Les ponts de Rome.
Les ponts de Rome.
Promenade érudite en forme de souvenir amoureux de la Ville éternelle.
On peut se promener le long du Tibre le nez au vent, ou choisir un guide et un plan pour s’aider dans la découverte du centre historique. Il existe une multitude de plans, et tous se ressemblent même s’ils ont chacun leurs particularités. La plupart d’entre eux ont au moins un point commun : ils montrent le nord de la Ville en haut et le sud en bas.
J’ai un plan qui n’est pas comme les autres, et qui pour cette raison, m’agace et me fascine en même temps : non seulement il est très bien fait, il est très beau, mais il est en trompe-l’œil et en simili relief, ce qui renforce l’impression de dominer la ville. Il montre l’ouest de la Ville en haut et le nord à droite. De plus, il est de dimensions réduites, c’est un plan du centre-ville.
Il est délimité en haut par la villa Doria Pamphilj au sud-ouest, la Cité du Vatican à l’ouest et le stade Olympique au nord-ouest ; à droite par le stade Olympique et la villa Glori ; en bas, par le viale dei Parioli au nord-est, le ministère du Travail et de la Prévention sociale et la piazza Fontana à l’est, et les thermes de Caracalla au sud-est. Et à gauche, par la piazza Albania au sud.
Ce plan réduit me permet de dénombrer seize ponts dans cette partie centrale de Rome. Du sud au nord – le Tibre coule du nord vers le sud, du ponte Milvio vers le Testaccio, puis vers Ostia –, cela donne :
- il PONTE SUBLICIO, qui relie le ministère de l’Instruction Publique (Ministero d’Istruzione) dans le Trastevere, à la via Marmorata, qui sépare le Testaccio de l’Aventin, lequel a perdu ses vertes pentes au profit des immeubles d’habitation d’un quartier résidentiel et sur lequel la plèbe ne se retire plus dans le cadre de sa lutte contre le patriciat pour la reconnaissance de ses droits (1).
- il PONTE PALATINO, reliant la Ripa degli Alberteschi au Tempio di Portuno, au Tempio di Ercole Vincitore, à la Piazza Bocca della Verità, qui se trouve elle-même à l’emplacement de l’antique « Foro Boario » tirant son nom du marché aux bestiaux qui se tenait dans cette aire sacrée et commerciale, à proximité du port fluvial de Rome, le « portus Tiberinus », marécageuse à l’origine puis bonifiée grâce à la création de la « Cloaca Maxima », le réseau des égouts de la Ville, à l’extrémité nord-ouest du Circo Massimo. Selon une première légende, c’est à l’emplacement du « Foro Boario » qu’échoua le panier dans lequel se trouvaient Romulus et Rémus après y avoir été placés par le garde chargé de les « jeter » dans le Tibre et qui refusa d’obéir à l’ordre d’Amulius, lequel avait dépossédé de son trône de roi d’Albe-la-Longue son frère Numitor, lui-même père de Rhéa Silvia, vestale et mère des deux jumeaux et qui craignait que ses petits-neveux, parvenus à l’âge adulte, ne se vengent et menacent son pouvoir ; selon une autre légende, rapportée par Tite-Live et Plutarque, le panier échoue sous un figuier au pied du mont Palatin, où une louve les découvre et les allaite dans la grotte du Lupercal, avant que le berger Faustulus ne les recueille et les confie à sa femme pour les élever.
- i PONTI CESTIO e FABRICIO, traversant l’Isola Tiberina et débouchant sur la via del Portico, face au Teatro di Marcello (2).
- il PONTE GARIBALDI, qui se trouve à l’extrémité de l’Isola Tiberina – de la même manière que le Pont-Neuf, à Paris, est situé à l’extrémité de l’île de la Cité –, relie la piazza Giuseppe Gioacchino Belli, la via Arenula et le ministère de la Justice (3).
- il PONTE SISTO (4) ne relie pas de grandes artères, juste la via del Ponte Sisto d’un côté et la via dei Petinari de l’autre, rue dans laquelle se trouve l’hôtel dans lequel nous étions descendus, avec mes parents, lors de notre premier séjour, en 1988, alors que je lisais Le Baron perché d’Italo Calvino. On peut toutefois remarquer qu’il est le pont le plus proche delle Gallerie Nazionali di Arte Antica du palais Corsini d’un côté et du palais Farnèse de l’autre, siège de l’ambassade de France à Rome.
- il PONTE MAZZINI (5) s’obstine lui aussi à ne rien relier, si ce n’est le Lungotevere Gianicolense et le Lungotevere Sangallo.
- il PONTE PRINCIPE AMEDEO SAVOIA AOSTA est plus intéressant. Basiquement, il relie la piazza della Rovere et la via Acciaioli. Mais sur la piazza della Rovere, se trouve l’entrée d’un tunnel que l’on aperçoit dans deux films, Fellini-Roma (dans la scène de l’alerte aérienne pendant la guerre), et Drame de la jalousie, avec la scène entre Adélaïde et Nello (interprétés par Monica Vitti et Giancarlo Giannini) qui ne vont pas tarder à tromper Oreste (Marcello Mastroianni).
- il PONTE VITTORIO EMANUELE II, (6) relie la via San Pio X, débouchant elle-même sur la grande via della Conciliazione entre le château Saint-Ange et le Vatican, et la piazza Pasquale Paoli.
- il PONTE SANT‘ANGELO, relie le Castel Sant’Angelo et la via del Banco di Santo Spirito.
- il PONTE UMBERTO I, qui relie le palais de justice, sur la « piazza dei Tribunali », beaucoup plus grand que le ministère de la Justice – comme à Paris du reste –, et la piazza di ponte Umberto I, non loin de la piazza Navona.
- il PONTE CAVOUR, entre la via Vittoria Colonna et la via Tomacelli, qui donne sur le Largo Goldoni. Non loin du pont se trouvent le musée de l’Ara pacis et le mausolée d’Auguste.
- il PONTE DELLA REGINA MARGERITA relie la piazza della Libertà et la via Cola di Rienzo à la via Ferdinando di Savoia, qui débouche elle-même sur la piazza del Popolo (7).
- il PONTE PIETRO NENNI, qui relie le Lungotevere Michelangelo à la via Cesare Beccaria.
- il PONTE GIACOMO MATTEOTTI relie la piazza delle Cinque Giornate à la via Domenico Alberto Azuni, dans laquelle se trouve le ministère de la Marine (8).
- il PONTE DEL RISORGIMENTO relie la piazza Monte Grappa au piazzale et au viale delle Belle Arti, qui conduit au musée étrusque de la Villa Giulia (9).
- il PONTE DUCA D’AOSTA relie le Foro Italico et les giardini di Viale Pinturicchio (10).
- il PONTE MILVIO, pont aujourd’hui piétonnier sur lequel eut lieu la bataille du pont Milvius, le 28 octobre 312, entre les empereurs Maxence et Constantin ; la victoire de ce dernier lui permet d’être proclamé unique Auguste romain d’Occident par le Sénat romain et de s’allier avec Maximin ; il en résulte l’édit de Milan en 313, accordant la liberté de culte aux chrétiens, ce qui en fait le marqueur de la reconnaissance du christianisme comme culte légitime au sein de l’Empire romain et du passage entre l’Antiquité païenne et l’époque chrétienne.
S’il fallait n’en retenir qu’une, je choisirais cette vue du Ponte Sant’Angelo, une gravure de Pietro d’Atri qui date probablement du début du XXe siècle.
On y voit au premier plan un pêcheur sur la grève qui rappelle que l’aménagement des berges du Tibre a été tardif, ce qui permet d’imaginer ce qu’il était à l’époque de César et de Cassius, quand celui-ci se vante d’avoir sauvé le premier de la noyade (11). On y voit également le pont ainsi que le château Saint-Ange sur la droite, et enfin, en arrière-plan, le dôme de Saint-Pierre.
Qu’est-ce qui fait le charme de cette vue ? Son allure rétro ? La nostalgie d’une époque où l’archéologie remettait Rome au goût du jour, vers la fin du XIXe – début du XXe siècles ? Ou cette sorte de douceur qui émane du paysage, comme si le dôme de Saint-Pierre était moins le symbole d’une capitale internationale que l’emblème d’un art de vivre presque provincial, alors que les centres de décision se déplaçaient vers les métropoles à l’activité fébrile, occasionnant toutes sortes de pathologies chez leurs habitants stressés ?
(1) En 494 av. J.-C., la plèbe menace de faire sécession et de fonder une autre ville que Rome sur l’Aventin. Ses membres réclament une solution pour la question des dettes et une amélioration du sort des citoyens pauvres. Les patriciens, alarmés parce qu’ils ne peuvent se passer de la plèbe, ni du point de vue économique et financier, ni dans le domaine militaire, concèdent la création des tribuns de la plèbe : c’est l’invention du tribunat. Par ailleurs, un patricien du nom de Menenius Agrippa réussit à l’apaiser avec un apologue fameux, repris par Jean de La Fontaine dans la deuxième fable du Livre III de son premier recueil, édité pour la première fois en 1668, Les Membres et l’Estomac, qui montre quel danger menace le pays si tous ne travaillent pas à l’intérêt commun. Une entente intervient avec la libération des citoyens retenus en esclavage pour dettes et l’abolition des dettes des débiteurs insolvables. Avec la deuxième sécession de la plèbe, intervenue en 449 av. J.-C., c’est l’origine de l’expression « se retirer sur l’Aventin », utilisée lorsqu’un opposant politique, ou les représentants de l’opposition, souhaitent manifester un désaccord profond avec les méthodes de gouvernement de la majorité lorsque celles-ci se caractérisent par des abus de pouvoir ou des tendances despotiques.
Le dernier exemple de cette pratique est la « sécession aventiniana », organisée après l’assassinat du député Matteotti le 10 juin 1924.
Quant au ponte Sublicio, il était dans l’Antiquité connu comme le plus ancien pont de Rome, dont la construction en bois est liée à l’épisode mythique d’Horatius Coclès.
(2) Le pont Cestius, aussi appelé ponte San Bartolomeo du nom de la basilique qui se trouve sur l’île Tibérine, a été représenté dans les années 1825-1828, par Camille Corot dans un tableau à l’huile conservé à la National Gallery of Art de Washington, L’île et le pont de San Bartolomeo.
Le pont Fabricius relie l’île Tibérine à la rive gauche du Tibre, près du théâtre de Marcellus et du forum Boarium. Il est le plus ancien pont de Rome conservé dans son état d’origine et c’est à l’historien Dion Cassius que nous devons de connaître la date de sa construction, en 62 av. J.-C.. D’autres inscriptions rappellent des restaurations, comme celle de 21 av. J.-C. après la grande crue de 23 av. J.-C., sous le principat d’Auguste, ou celle de 1679, à l’initiative du pape Innocent XI. Il est également appelé « ponte dei Quattro Capi », pont des quatre têtes, car ses balustrades sont ornées de deux bornes de carrefours appelées « hermés quadrifons », c’est-à-dire présentant quatre visages.
Le théâtre de Marcellus a été construit au Ier siècle av. J.-C. à l’emplacement d’un ancien théâtre en bois dont l’existence est attestée par Tite-Live à l’initiative d’Auguste qui l’a dédié à son neveu et gendre qui lui a donné son nom.
Au Moyen-Âge, le théâtre commence à s’effondrer sous l’effet des crues du Tibre mais il n’est pas laissé à l’abandon et il est transformé en forteresse par la famille des Faffi, ou Fabii.
Il a ensuite été reconverti en palais pour une famille de la Renaissance par l’architecte Baldassare Peruzzi en 1532, avant d’être acquis par une autre illustre famille romaine, les Orsini, en 1712.
Ce sont ces reconstructions successives et sa reconversion en palais qui ont permis au théâtre de Marcellus d’être conservé sous une forme reconnaissable, contrairement au théâtre de Pompée, lui aussi situé dans le Champ-de-Mars, et plus précisément dans l’actuel rione du Parione qui est celui de la piazza Navona, dont il ne reste que des fondations et des empreintes dans le tracé des rues de la ville contemporaine.
(3) Le pont Garibaldi a été ainsi nommé en hommage à l’un des pères de l’unification italienne, surnommé le « Héros des Deux Mondes », le général Giuseppe Garibaldi (1807-1882), né à Nice.
Giuseppe Gioacchino Belli fut un poète et écrivain du XIXe siècle, mais aussi responsable de la censure des États pontificaux. C’est à ce titre qu’il fit interdire la diffusion des œuvres de Shakespeare en Italie. Bêtise ou simple jalousie envers le génie du poète anglais ?
Rappelons que Salieri, présenté à tort selon moi comme le responsable de la mort de Mozart dans le film Amadeus (1984) de Milos Forman, profitant de son affaiblissement, de sa paranoïa et de son état maladif pour le forcer à travailler d’arrache-pied après lui avoir commandé le fameux Requiem, n’a jamais empêché la diffusion des œuvres de Mozart ; au contraire, au début de la carrière de celui-ci, alors que Salieri était un personnage puissant de la cour de Vienne, cumulant les fonctions de compositeur de la cour, de directeur de l’opéra italien et de maître de chapelle de l’empereur, il s’est évertué à favoriser leur diffusion. La rumeur de la rivalité entre Mozart et Salieri relève donc de la légende, colportée par la pièce de Pouchkine, Mozart et Salieri, parue en 1830 – cinq ans après la mort de Salieri – et mise en musique par Nikolaï Rimsky-Korsakov en 1897. Les historiens ont par ailleurs découvert que le véritable commanditaire du Requiem de Mozart était le comte Franz de Walsegg.
Je me bornerai à rappeler que la censure des œuvres de l’esprit est toujours un acte de bêtise pure, surtout si elle est motivée par la morale : la question est donc de savoir pourquoi Belli a-t-il cherché à interdire la diffusion des œuvres de Shakespeare en Italie ? Par jalousie ? Parce que Shakespeare a parfois donné une image négative des Italiens en jouant sur les stéréotypes, comme dans sa pièce Cymbeline (1611), alors que dans d’autres pièces, comme Le Marchand de Venise (avant 1598), les rôles de bons sont dévolus à des personnages italiens et celui du méchant, toujours en jouant sur les stéréotypes, à l’usurier Shylock ? Je ne sais pas.
Je préfère donc me souvenir que Belli est l’auteur de plus de 2200 sonnets dans lesquels il a magnifié la langue du petit peuple de Rome, le « romanesco ». Une œuvre prolifique... caractérisée par un amoralisme certain.
(4) Le ponte Sisto est un élégant pont en pierre, construit à la fin du Quattrocento, entre les années 1473 et 1479, sous le pontificat de Sixte IV auquel il doit son nom ; son pilier central est pourvu d’un « oculus », c’est-à-dire une « ouïe » ou un « dégueuloir », qui permet l’écoulement des eaux en cas de crue et réduit ainsi la pression hydraulique sur l’ouvrage.
Je me souviens que lors du Sac de Rome, le 6 mai 1527, c’est par le ponte Sisto que les lansquenets luthériens et les Espagnols de Charles Quint sont entrés dans Rome, avant de se ruer sur la ville pour se livrer aux pires abus. Le pape Clément VII ne dut son salut qu’à l’existence d’un « passetto », un passage secret reliant le Vatican au château Saint-Ange où il se réfugia pendant six mois, jusqu’à ce qu’une rançon ne soit payée aux pillards, lui permettant de se réfugier à Orvieto.
(5) Giuseppe Mazzini, né à Gênes en 1805 et mort à Sienne en 1872, est un fervent républicain, combattant pour l’unité italienne et, pour cette raison, considéré, avec le roi Vittorio-Emanuele II, Garibaldi et Cavour, comme l’un des pères de la patrie. Il a donné son nom au « mazzinisme », un courant de pensée qui considérait que la libération de l’Italie passait par la constitution d’un État républicain unitaire et que l’artisan de cette rédemption ne pouvait être que le peuple animé par une profonde foi religieuse, une sorte de religion séculière de la Patrie. Si, dans un premier temps, la création du royaume d’Italie, au moment de la réalisation de l’unité italienne en 1861, ne lui donne pas raison, Giuseppe Mazzini est resté une référence constante de la politique italienne. Au 20e siècle, ses idées ont été récupérées aussi bien par les fascistes que par les membres de la Résistance. La naissance de la République italienne, à la suite du référendum institutionnel du 2 juin 1946, est en quelque sorte une victoire posthume des théories mazziniennes.
(6) Victor-Emmanuel II (1820-1878), « il re galantuomo », fut le premier roi d’Italie, du 17 mars 1861 à sa mort.
(7) Conoscete l'aneddoto sulla nascita della pizza Margherita ?
Nel giugno del 1889, la coppia reale del giovane Regno d'Italia, Umberto I e sua moglie Margherita di Savoia, erano in viaggio di piacere a Napoli. Passeggiando per il centro, furono attratti da un delizioso profumo proveniente da una pizzeria gestita da un certo Raffaele Esposito, invitato nella reggia di Capodimonte per cucinare il suo piatto. Preparò tre tipi di pizza, una delle quali presentava i colori della bandiera italiana, con pomodori rossi, mozzarella bianca e basilico verde. Il giorno dopo ricevette una lettera dal capo del servizio di tavola della famiglia reale che lo informava che le sue pizze erano state giudicate eccellenti e che la regina, pur avendole apprezzate tutte e tre, aveva espresso una preferenza per quella rossa, bianca e verde; fu così che gli diede il suo nome, in suo onore.
E autentico l'anedotto ? Diversi elementi sono stati verificati : Esposito era effettivamente il proprietario di una pizzeria a Napoli, gli è stata effettivamente inviata una lettera l'11 giugno 1889, la coppia reale si trovava effettivamente nella città partenopea in quella data e aveva una buona ragione per cercare di attirare le buone grazie dei suoi abitanti, che avevano sofferto a causa dell'elevato livello di tasse nel nuovo Regno d'Italia.
Ci sono però delle incongruenze nella narrazione : secondo una raccolta di saggi sui costumi napoletani del 1853, l'autore descrive già una pizza condita con pomodoro, mozzarella e basilico. Inoltre, sono state confrontate la grafia del capo cameriere con quella contenuta nella lettera inviata a Esposito, e non corrispondono. Se non era lui a inviare la lettera a nome della Regina, chi era ? Il nome del destinatario della lettera fornisce un indizio : "Raffaele Esposito-Brandi". Tuttavia, non è comune che un uomo europeo utilizzi il cognome della moglie. Ma due persone erano propense e avevano interesse a farlo : i nipoti della moglie, che rilevarono la pizzeria nel XX secolo. Si dice quindi che abbiano inventato una bufala per scopi promozionali, utilizzando il toccante tema dei re che mangiano cibo popolare.
Ma se non è vero, è bene trovato, e sarebbe un peccato privarsi di mangiare l'autentica pizza napoletana per boicottare una mascherata trita e ritrita ; inoltre, non è vietato preferire alla pizza Margherita... la pizza Regina.
(8) Le député Giacomo Matteotti fut assassiné le 10 juin 1924 après avoir dénoncé à la Chambre les truquages et les violences survenues lors des élections du 6 avril précédent. Une protestation est émise par les parlementaires d’opposition le 27 juin, qui refusent de poursuivre leurs travaux pour que soient rétablies la légalité et l’autorité des lois niées par les milices fascistes, elle est connue sous le nom de « sécession aventiniana ». Malheureusement, cet épisode renforce Mussolini plus qu’il ne l’affaiblit, celui-ci profitant de l’éloignement des parlementaires pour réorganiser son parti et dans un discours prononcé à la Chambre le 3 janvier 1925, il affirme assumer la responsabilité morale, politique et historique des actes perpétrés par ses troupes : « Si le fascisme a été une association de délinquants, je suis le chef de cette association de délinquants. » Ce faisant, il ne confesse pas le crime, il en assume l’entière responsabilité sans y faire directement référence, ce qui lui permet de bénéficier de la perte de confiance envers l’opposition, incapable d’une réelle révolte face aux prétentions mussoliniennes.
Les « Cinque giornate di Milano » sont un épisode d’insurrection armée, survenu entre les 18 et 22 mars 1848, qui débouche sur une libération temporaire de la capitale de ce qui était alors le royaume Lombardo-Vénète à l’égard de la domination autrichienne. Cette révolte influence le roi de Piémont-Sardaigne Charles-Albert qui, d’abord hésitant, déclare la guerre à l’empire autrichien affaibli le 23 mars. Mais l’incapacité à prendre l’initiative permet aux Autrichiens de se ressaisir et de battre les troupes piémontaises lors de la bataille de Custozza des 22-26 juillet 1848 ; après l’armistice signé le 9 août, les Autrichiens peuvent rentrer dans Milan.
(9) Le plus grand musée étrusque du monde contient des pièces rares, en « terracotta », comme l’Apollon de Véies ou l’exemplaire du Sarcophage des Époux, ou en « nenfro », une roche d’origine volcanique, comme le Centaure de Vulci.
(10) Pinturicchio, né en 1454 à Pérouse, mort en 1513 à Sienne, est un peintre italien, élève du Pérugin, comme Raphaël. Il a notamment décoré le Duomo de Sienne (Les Scènes de la Vie de Pie II, datant de 1505-1507 constituent un cycle de fresques situées dans la Liberia Piccolomini), mais aussi les appartements Borgia, dans l’aile la plus réservée du palais apostolique du Vatican, la résidence officielle du pape.
(11) Shakespeare, Jules César, acte I, scène 2.
Décembre 2024.