Florence.
Florence.
Du temps de sa splendeur, Florence rayonnait dans le crépuscule sur les collines de Toscane. Aux heures glorieuses, elle était chaude comme la terre caressée par les rayons d’un soleil automnal. Quand elle était belle, elle avait des séductions troublantes et des poses aguichantes.
Entre Fiesole et San Miniato, laquelle auriez-vous choisi ? C’est Florence que je prenais, et je l’aimais bravement, fougueusement, non sans panache.
Florence avait été conquise par des maîtres à l’immarcescible virilité, qui avaient entretenu et favorisé sa féminité. Elle avait pu soigner ses atours, polir ses « joliesses », cultiver sa particularité.
Avait-elle été victime d’actes d’incivilité, de la part de ces hommes rudes et fiers ? Avait-elle été l’objet d’actes d’impudeur, quand elle était encore faible et ne pouvait se défendre ? Toujours est-il qu’elle avait traversé les épreuves de toutes natures, et qu’elle n’avait pas succombé comme d’autres. Ces épreuves, au contraire, l’avaient fortifiée. Elles l’avaient rendue à la fois plus forte et plus humble. Car la maturité l’avait confrontée à la concurrence de ses semblables, et à une compétition sans pitié.
L’entrée dans ce qu’on pourrait appeler, quoique de manière impropre, l’âge adulte, avait été pour elle synonyme de confrontation avec la modernité. À ce petit jeu, d’autres avaient de meilleurs atouts. Elles étaient plus jeunes, ou alors mieux pourvues de ces qualités qui séduisent la jeunesse. Elles n’avaient pas de passé. Elles étaient lisses, brillantes, souriantes, mais... Il n’est pas question de leur reprocher d’avoir l’hospitalité motivée par le tourisme et l’appât du gain si l’on se souvient que les Médicis furent les financiers de l’Église catholique au début de la Renaissance. Alors ?
Du temps de sa splendeur, Florence rayonnait dans le crépuscule sur les collines de Toscane.
2001.
Repris en octobre 2024.