Il colpo dell’arcobaleno ( le coup de l’arc-en-ciel)

Connaissez-vous le coup de l’arc-en-ciel ? Non ? Alors, je voudrais vous raconter… (version Française puis version Italienne)

Le coup de l’arc-en-ciel.

    Je voudrais vous raconter un épisode imaginaire de la carrière de celui qui aurait pu devenir un grand joueur de ballon professionnel…

    Si seulement, si seulement, il n’avait pas l’habitude de plaisanter hors de saison, et de vouloir faire le malin sans en avoir les moyens…

    Si seulement, si seulement, par-dessus tout, il n’y avait cette maudite complexité.

    Le vent soufflait. Nous étions à la fin du temps réglementaire, le score était encore nul et le sort de la partie incertain, car entre deux équipes qui n’arrivaient pas à se départager, les dieux n’avaient pas encore choisi de quel côté faire pencher le fléau de la balance.

    Il aurait intercepté le ballon sur une remise en touche mal assurée et, profitant de l’inattention de son garde du corps, il aurait remonté une grande partie du terrain sur le côté droit, à grandes enjambées pour éviter les retours et coups irréguliers de rudes défenseurs, avec ses jambes fragiles d’artiste juvénile – on pourrait tout aussi bien dire avec ses jambes frêles de sauterelle – et, arrivé en face du gardien adverse sorti à sa rencontre, il aurait improvisé, inventé un geste encore jamais vu à cette distance de la cage – ils étaient aux environs de la limite de la surface de réparation.

    Tout le monde a déjà vu ou entendu parler du coup du « sombrero », popularisé par des joueurs célèbres (et très bien payés), contemporains ou du passé, à tel point que ce geste est devenu banal, pour ne pas dire d’un faible intérêt esthétique et visuel.

    Alors lui, en dépit de la fatigue, en dépit de la vieillesse qui menaçait bien qu’il fût encore dans la force de l’âge s’il n’avait encore atteint l’âge de raison et, a fortiori, un âge vénérable, en dépit des railleries et de la dérision auxquelles il avait dû s’habituer en raison de sa maladresse et pour tant d’autres motifs sur lesquels il ne serait guère charitable de s’appesantir, il devait créer, inventer, pour faire taire les envieux en suscitant l’enthousiasme de la foule et en s’attirant les bonnes grâces du public.

    Une idée de génie lui aurait opportunément traversé l’esprit à la vitesse de la foudre : il devait accomplir le coup de l’arc-en-ciel, de manière à ce que non seulement la balle passe au-dessus de sa tête et de celle de son adversaire, mais qu’elle décrive en outre une trajectoire harmonieuse en arc de cercle et vers les étoiles, avec suffisamment de puissance pour lui faire parcourir la distance qui les séparait de la cage, de grâce pour faire battre le cœur des spectateurs et, accessoirement, marquer un but.

     Il aurait alors pu se tourner vers le public, le regardant de son œil noir, sans pouvoir s’empêcher de cligner des paupières cependant et, avec une apparence de modestie mais aussi un peu de fierté intérieure, à la manière de l’élégant Socratès, grand, sec et fin meneur de jeu du Brésil des années 1980, qui joua également à la Fiorentina, le club de la ville des Médicis et capitale de la Renaissance, qui fut surtout l’artisan et l’une des têtes pensantes de la « Démocratie corinthiane », un mouvement idéologique qui combattit de manière tout aussi idéaliste qu’efficace la dictature militaire en inventant une nouvelle manière, plus juste et plus égalitaire, de gérer un club, il l’aurait salué, ce public, sans qui rien de grand ne peut se faire, murmurant pour lui-même : « Dieu pardonne, moi pas. »

    Il l’aurait fait, si seulement, si seulement, il n’y avait pour l’en empêcher, la faiblesse de ses chevilles, la fragilité de son psychisme qui le faisait passer pour hyperémotif, doté d’un mauvais caractère, bien que ce point pût être mis en discussion : il ne l’était pas toujours, pas tout au long de la journée, comme si son humeur dépendait des circonstances, du temps qui passe et du temps qu’il fait, et des saisons…

    Et si seulement, si seulement, par-dessus tout, il n’y avait, pour l’en empêcher, cette maudite complexité.

    Parce que l’important, ce n’est pas la victoire à n’importe quel prix,

    L’important, c’est le chemin que l’on emprunte dans la vie,

    … Comme cela se dit entre Florence, Venise et Bari,

    Comme il se murmure dans le Piémont, la Basilicate et la Lombardie.

Il colpo dell’arcobaleno

    Vorrei raccontarvi un episodio immaginario della carriera di quello che avrebbe potuto diventare un grande calciatore...

    Se soltanto, se soltanto non aveva l’abitudine di scherzare fuori stagione, e di voler fare il furbo senza averne i mezzi...

    Se soltanto, se soltanto, sopratutto, non c’era questa maledetta complessità.

   Soffiava il vento. Eravamo alla fine del tempo regolamentare, il punteggio era ancora di parità, e il destino della partita incerto, poiché fra due squadre che non riuscivano a smistare, gli dei non avevano ancora deciso da quale parte dovesse colpire il flagello della bilancia.

    Avrebbe intercettato il pallone su una rimessa laterale e male aggiustata e, approfitando dell’inattenzione e della fatica della sua guardia del corpo, avrebbe rimontato una grande parte del terreno sul lato destro del campo di gioco a passi di gigante per evitare i ritorni e i colpi irregolari degli difensori rugosi, con le sue gambe fragile di artista giovanile (in francese, si potrebbe dire “avec ses jambes frêles de sauterelle”) e, di fronte al portiere antagonista che gli sarebbe uscito incontro, avrebbe improvisato, inventato un gesto mai visto a quella distanza della porta avversa, eravano più o meno al limite dell’area di rigore.

    Tutti hanno già sentito parlare o visto il colpo del sombrero, volgarizzato da giocatori famosi (e strapagati) contemporanei o del passato, a punto tale che questo gesto è diventato banale, per non dire di scarso interesse estetico e visivo.

    E allora lui, malgrado la fatica, malgrado la vecchiaia che minacciava, nonstante il fatto che era nella forza dell’età, se non aveva ancora raggiunto l’età di ragione e, a fortiori, l’età venerabile, malgrado gli scherni e la derisione a cui era stato abituato per la sua goffagine e per tanti altri motivi su quali sarebbe poco caritatevole soffermarsi, doveva inventare, doveva creare in modo tale da mettere a tacere gli invidiosi, suscitando l’ammirazione e l’entusiasmo della folla, conquistando l’adesione del pubblico.

    Un idea di genio avrebbe attraversato la sua mente con la velocità di un fulmine : doveva eseguire il colpo dell’arcobaleno in modo tale che non solo passasse la palla sopra la sua testa e quella del portiere avversario, ma anche che descrivesse una traiettoria curva e armoniosa in arco di cerchio, con abbastanza di potenza per farla percorrere la distanza fino alla porta, di grazia per fare sognare il pubblico e, per inciso, segnare un gol.

    Allora, si sarebbe voltato verso il pubblico, guardandolo con l’occhio nero, senza riuscire però a smettere di battere le palpebre a causa del sole, con un apparenza di modestia ma anche un po’ di fierezza interiore e, alla maniera di Socratès (il trequartista del Brasile degli anni 80, grande, bellissimo e tecnico, che aveva anche giocato per la Fiorentina nella città dei Medici e capitale del Rinascimento, artigiano e una delle teste pensanti della “Democratia Corinzia”, questo movimento ideologico che ha combattuto la dittatura militare brasiliana, inventando un nuovo modo di gestire i club, più giusto e più egualitario), lo avrebbe salutato, questo pubblico, senza il cui sostegno non si può fare nulla di grande, mormorando in disparte e per se stesso : “Dio perdona e io no”.

   L’avrebbe fatto, se soltanto, se soltanto non c’era la debolezza delle sue caviglie, la fragilità della sua menta che lo facevano passare per iperemotivo, dotato da un pessimo carattere, sebbene questo punto potesse essere discusso : non lo era sempre, non tutto il giorno, come se il suo umore dipendesse dalle circostanze, dal tempo che passa e dal tempo com’è, delle stagioni...

    E se soltanto, se soltanto, sopratutto, non c’era questa maledetta complessità.

    Perchè l’importante non è la vittorio ad ogni costo,

    L’importante è il cammino che si prende in prestito.

    ... Come si dice tra Firenze, Venezia e Milano,

    Come si sussurra tra Piemonte, Basilicata e Salento.

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