Que fais-je dans la lumineuse Provence ?

Je m’alanguis dans une pernicieuse indolence

Je m’affaiblis dans une fallacieuse suffisance

Je m’inquiète d’une adipeuse protubérance

Je m’abasourdis d’une fielleuse insolence

Je me sens sali par une fâcheuse outrecuidance

Je m’oublie dans une impécunieuse inconscience

Je mollis dans une duveteuse déchéance

Je m’étiole dans une capiteuse complaisance

Et je me raffermis face aux dangereuses échéances

Je m’assieds avec une vertueuse insistance

Je me cède au gâchis dans une fosse d’aisance

J’alunis au fond d’une vertigineuse absence

Je m’ouïs avec une valeureuse insolence

Je tiédis dans une chaleureuse bienséance…

Et je me refroidis dans de sérieuses circonstances

Je me contrefiche d’une pieuse contredanse

Je m’irradie d’une sirupeuse fragrance

Je me mortifie d’une désastreuse imprévoyance

Je me colorie d’une rieuse pétulance

Je me remplis la gueuse panse

Je me marie avec une blanchisseuse rance

Je ne me soucie guère d’une calamiteuse balance

Je me méfie d’une verbeuse jactance

Je me défie d’une pompeuse éloquence

Je m’étudie avec une fougueuse intransigeance

Je me relis avec une silencieuse impatience

Je m’interdis les filandreuses dissonances

Je leur préfère les harmonieuses stances

Mais je sais aussi m’abêtir par une malencontreuse inadvertance

Je me nourris d’une grailleuse pitance

Je me gave d’une prodigieuse sapience

Je personnifie la merveilleuse insouciance

J’ai mes fourmis dans une langoureuse danse

Je me rembrunis face à une irrévérencieuse insistance

Je me ris des chatouilleuses remontrances

Je maudis la fastidieuse tempérance

Je saoûlographie avec une rêveuse élégance

Je m’assieds sur les vertueuses convenances

Et je fais fi des ignominieuses médisances

1998, repris en avril 2024.

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