L’Inconnue du printemps.

L’Inconnue du printemps.




À quoi rêvaient ces grands yeux au coin d’un comptoir

C’est là que je les ai vus ces grands yeux tout noirs

Paris palpite après qu’on l’a contemplée

Comme une femme qui n’est jamais contentée

Alors sur l’asphalte rejaillissent les fleurs

Comme un quartier gris repeint de mille couleurs

Les banques de l’honorable Chaussée d’Antin

Riment avec les trottoirs qu’arpentent les catins

Le soir sur les boulevards passent les voitures

Et les indifférents en quête d’aventures

Oh oui c’est dans le square de la Trinité

Qu’on aurait dû, sots romantiques, s’embrasser

Mais c’est au comptoir de la gare Saint-Lazare

Que ces grands yeux noirs s’en sont allés au hasard

Paris toi tu chantes quant à moi je suis las

Tu tournes les têtes quand je traîne le pas

C’est l’heure de sentir Paris après la pluie

Avant que ne sortent les princes de la nuit

Paris n’est plus sûre l’innocence est perdue

Mais que sont donc les neiges d’antan devenues ?





Pastiche d’Aragon, repris le 17 septembre 2023.

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Les sirènes du boulevard Saint-Germain.