Les courses et le Panthéon.
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Les courses et le Panthéon
Le dôme du Panthéon est illuminé dans une brume légère,
Les réverbères de l’avenue sont allumés.
C’est l’heure incertaine où les gens rentrent chez eux
Ce n’est plus l’après-midi, ce n’est pas encore le soir,
Les voitures forment un long cortège de bouchon devant les feux tricolores.
La ville bruit d’une rumeur lointaine témoignant d’une énergie sourde et certaine.
J’émerge de ma torpeur, de mes rêveries amères, non sans lourdeur,
Il faut sortir, il est temps d’aller aux commissions.
C’est l’affaire d’un instant, juste trois courses à faire,
Qu’il conviendrait d’expédier prestement.
Mais je m’attarde et je lambine,
J’examine les passants.
Au passage piéton, des cadres attendent sagement
Que le feu leur donne la permission de traverser,
Tandis que je me faufile entre les véhicules légers
Je n’aime pas les contretemps.
C’est l’heure où les gens s’accordent une attention minimale,
Sans pour autant sacrifier au dogme d’une efficacité optimale :
Certains regardent les vitrines en flânant.
À la supérette évidemment je me fais coincer
Derrière une ménagère qui ne sait pas se décider
Plantée au milieu de l’allée, elle est lourdement chargée,
Tandis que je n’ai que trois articles à faire scanner !
Je dois me détendre, après tout suis-je bien si pressé
De retrouver ma chambre où rien ne m’attend
Qu’un repas vite expédié et une soirée longue à s’étirer.
Si pourtant, le Panthéon est toujours là, avec sa sobre gravité,
L’éclairage de sa coupole en accroît la majesté
(Sa silhouette serait triste et fantomatique dans l’obscurité).
J’ouvre la fenêtre, l’air est frais et léger
Tandis que dans l’avenue une sirène se met à pinponner
Les appartements alentour se sont également éclairés
Les gens sont chez eux, préparent le dîner
Mes états d’âme sont si vagues et imprécis
Que je ne souhaite pas les analyser
J’accède malgré tout à une forme de sérénité.
Août 2019.